J’avais lu quelques Jack Reacher, il y a quelques années. Personnage costaud, hard-boiled de chez hard-boiled, mais pourquoi pas. Si l’ensemble n’était pas excellent, cela se lisait sans déplaisir.
En manque de lecture, je me suis récemment rabattu sur La cause était belle.
Venu d’on ne sait où, perdu au fin fond du Nebraska, Jack se mêle bien sûr de ce qui ne le regarde pas, se heurte à une famille de fermiers qui trafiquent avec des types de Las Vegas, se fait casser la figure après avoir éliminé à mains nues une bonne demi-douzaine de types aussi grands et costauds que lui, et repart ensuite vers de nouvelles aventures afin de rejoindre une certaine Susan.
Mais que de longueurs… l’histoire tourne en rond. Normal il y a quand même une dizaine de gentils méchants à déglinguer, ça prend du temps !
Et puis le Nebraska, c’est plat, pas grand chose à décrire si ce n’est de grandes immensités plates, de longues routes droites et monotones. Des vieilles fermes, des grosse bagnoles, un motel miteux, un médecin alcoolique, une jolie femme tabassée par son mari. On a échappé à la pute au bon cœur, au joueur de piano philosophe, au flic rancunier, au représentant de commerce comique…
Et quand je parle de longueur, ce n’est pas un vain mot : tout un chapitre pour décrire comment il (Jack !) échappe à un type qui le poursuit dans les champs avec une voiture. La mort aux trousses, version terrestre.
Pour mieux expliquer ses scènes de combat, Lee Child nous assomme de précisons sur les distances, sur le temps écoulé entre deux actions, et on finit par s’y perdre.
J’ai tout lu, en tournant souvent des pages après avoir parcouru le texte en diagonale. Ce qui ne m’a pas empêché de repérer quelques redondances (oui, Jack a commencé à se battre dès l’age de cinq ans ; oui, tous ses adversaires sont moins fort que lui – même les durs à cuire de Las Vegas – ; oui, les paysans du Nebraska ont le visage taillé à la serpe…)
Malgré quelques bonnes répliques, la récompense au bout de 15 pages d’ennui, j’ai souffert. Moins que Jack, mais j’ai souffert quand même !
Ne commencez pas l’aventure Jack Reacher par « La cause était belle »